Lorsque j’ai parlé de ce projet à mon éditrice Lea, nous étions fin novembre 2020. Deux mois et demi avant, un cancer du sein dit « triple négatif » venait de prendre ma maman. Agressif. Invasif. Impitoyable. La guerrière qui m’a donné la vie n’a rien pu faire contre ce monstre. De l’annonce du diagnostic à l’appel de l’hôpital pour nous annoncer que son cœur s’était arrêté de battre, nous n’avons eu qu’un mois. Un ridicule petit mois. Un mois de sidération. Un mois d’horreur. La violence de sa mort a été inouïe. Elle a plongé notre famille dans l’incompréhension, la colère et la peine.
Mon mari, Thibaud, qui sait combien donner du sens est essentiel pour moi, qui a toujours été d’un soutien indéfectible lorsque j’ai dû me battre contre un cancer lymphatique quelques années plus tôt, a eu cette idée magnifique : réunir un collectif d’autrices de romances et de feel good autour d’un recueil de nouvelles, porteur d’espoir et de lumière, dont les bénéfices seraient reversés à l’association Ruban Rose.
Ce projet, c’est lui rendre hommage à elle, à toutes celles et ceux que le monstre nous a volés. C’est rendre hommage à toutes celles et ceux qui luttent contre le cancer du sein. C’est rendre hommage à tous les accompagnants, ces êtres incroyables de générosité qui sont à leurs côtés. Je pense aux conjoints, aux frères, aux sœurs, aux enfants, aux parents, aux amis… Le cancer blesse le malade mais il n’épargne pas les proches.
Même à l’ombre, les cigales chantent, c’est notre façon de célébrer la vie. On peut vaincre le cancer. Et s’il est difficile d’effacer son empreinte, on peut lui laisser moins de place. On peut même renaître avec plus de force. Trouver le bonheur et le sens de sa vie.
L’écriture est un merveilleux outil pour relier un cœur à un autre.
Immédiatement, le projet a fait écho chez les éditrices d’Hugo mais aussi chez les autrices que nous avons contactées. Plusieurs d’entre nous ont, que ce soit directement ou indirectement, vécu le passage du cancer du sein et le tsunami familial qu’il entraîne. Et d’autres, par empathie, ont tenu à contribuer à la prévention. Convoquer, s’unir, s’allier contre cette abomination qui vole nos êtres chers. Nous avions toutes cette volonté de faire une ode à la vie, à l’humain, à l’amour. À l’essentiel.
Un grand merci à toutes les personnes qui ont participé à ce beau projet. Premier d’une longue série, je l’espère. Merci à Lea, mon éditrice en or, sans qui ce recueil n’aurait jamais pu voir le jour. Merci à Arthur d’avoir accepté notre projet avec tant d’enthousiasme. Merci à Interforum d’avoir ajouté cet ouvrage à un programme déjà défini et d’en avoir assuré la diffusion auprès des libraires, participant eux aussi à ce projet. Merci à toutes les éditrices de la maison pour leur belle énergie et leur temps. Merci à Tamara Balliana, Erika Boyer, Maloria Cassis, Cynthia Kafka, Isa Lawyers, Lou Marceau, Amelia Pacifico, Émilie Parizot, Carène Ponte, C. S. Quill, Valentine Stergann et Laura S. Wild pour votre générosité. Je me souviens de la réunion où nous nous sommes retrouvées pour échanger sur nos scénarios. C’était émouvant d’entendre le témoignage de chacune. Il y a un peu de nos tripes dans ces nouvelles et beaucoup de bienveillance. Un grand merci à mon homme pour son soutien, pour m’avoir soumis cette belle idée et pour avoir accepté le défi de se prêter au jeu de l’écriture avec les haïkus présents dans ma nouvelle.
Et merci maman, tu es toujours avec moi lorsque j’écris. Je sais que c’est là, dans cet espace que nous avons toujours partagé, que nous nous retrouvons.
Merci à l’association Ruban Rose pour son engagement au quotidien, pour sa lutte contre le cancer du sein en poursuivant sans relâche les actions de prévention. Merci de partager l’espoir, car grâce à lui, même à l’ombre, les cigales peuvent continuer de chanter.
Belle lecture à vous. Nous espérons que ce recueil, sur cette cause qui nous touche tant, vous apportera lumière et espoir, autant que nous avons aimé l’écrire, toutes ensemble.
Claire Zamora